Décembre
Est-ce d’habiter le provisoire ? / Toujours un cri appelle / Par le judas d’un arbre à feuilles géantes / Je traque des ombres fugitives, le souffle court /
Troncs ! Ai-je jamais fait autre chose / Qu’attendre l’apparition des djinns / Entre ces barreaux de chair vive ?
Land art : marchons, flous, dans le rose / Ménageons, si possible, nos forces / Ultime message adressé à ceux d’en haut / Notre attente a la taille d’une ville / Nous attendons / Comme attendent les enfants / D’un Luna Park désaffecté
La course des nuages / L’orée du bois dans la lumière naissante / Et la plaine endormie sous la neige / Contrepoids de ferveur en mes nuits / Pas autant pourtant que ne pesa notre silence / Aux jours noirs de la Reddition / Du mercure à l’encan dans nos veines
Le travail a délité nos corps / Usinés, nous n’aurons engendré que mâchefer / En ces lieux / Mais au dernier soleil du jour / Comme des fruits posés là à mûrir / Nos peaux, se retrouvant / S’aiguisent.