L’orage ou comment rester coincée pendant deux heures dans la piscine.

L’orage ou comment rester coincée pendant deux heures dans la piscine. C’est sympathique au départ. L’eau est douce autant celle du bassin que celle qui coule sur les fenêtres au dehors. L’eau est paisible. Elle est secouée dehors. Elle est sauvage, indomptable. L’instant où c’est moins drôle c’est quand on doit se dépêcher de rentrer chez soi. Alors là, ça devient tout de suite plus marrant pour les spectateurs. On se coiffe bon gré mal gré. On sait que ça ne sert àrien mais on le fait tout de même. Et après, on galope pour rejoindre la voiture en laissant un truc àl’intérieur. Un aller-retour après, on respire de contentement. On est au sec. Mais on laisse passer le gros nuage. Et ce qui est amusant, c’est que nous qui étions acteurs il y a peu, devenons spectateurs. On aiderait bien la personne coincée avec son imperméable ou son fichu sur la tête. Mais elle ne nous voit pas. Elle voit un rideau d’eau et c’est tout. On attend un peu parce que si on avance sur la route, on éclabousserait tout ce joli petit monde et ça, c’est indécent ou peu recommandable pour les contacts que l’on reverrait la semaine suivante. On sera fiché, on sera « Â la personne qui a éclaboussé tout le monde et qui revient tout sourire, l’air de rien  ». Alors non, mieux vaut sauvegarder nos relations conviviales. Mais tout de même, c’était terriblement grisant. Et le final aurait été des plus arrosants.

Solène Lécuyer.

8 juin 2017
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