La porte vitrée



Vers le soir, sur le canapé, dans l’obscurité de ma chambre… Si la lumière du vestibule et celle de la cuisine tombent en même temps sur la porte vitrée, une lueur verdâtre, ou plutôt, car je ne veux pas déprécier la certitude de mon impression, une lueur verte se répand presque jusqu’au bas des carreaux. Mais qu’on ferme la lumière dans le vestibule et que celle de la cuisine seule reste allumée, alors la vitre la plus proche de la cuisine devient d’un bleu foncé, passe au bleu blanchâtre, si blanchâtre que tout le dessin du verre dépoli (têtes de pavots stylisées, lierres, divers carrés et feuillages) se dissout.

Franz Kafka, Journal, traduit de l’allemand par Marthe Robert, Grasset, 1954.

18 juillet 2011
T T+