Les Interlocutrices

Rencontre croisée
Alice Rivières (coll. Dingdingdong) & Geneviève Peigné

Des commentaires immiscés dans les interlignes, un journal de maladie débordant sur les marges, des réponses aux répliques d’Imogène McCarthery et du commissaire Maigret : voici ce que découvre l’écrivaine Geneviève Peigné entre les pages des romans policiers de la collection « Le Masque » ayant appartenu à sa mère Odette, emportée quelques mois plus tôt par la maladie d’Alzheimer.

De cette façon de prendre la fiction à partie, d’interpeller des personnages comme si ces derniers étaient autant d’« interlocuteurs » à même de répondre à la solitude et au mal-être, Geneviève Peigné noue un dialogue posthume autour du livre et de l’écriture. Dans le cadre du festival Hors limites, elle s’entretiendra avec Alice Rivières sur leur recherche commune de formes littéraires susceptibles de traduire les états de corps et d’esprit que suscite l’expérience de la maladie.

L’une, à travers ce roman singulier, L’Interlocutrice (éd. Le nouvel Attila), l’autre par le biais de l’enquête existentialo-scientifique qu’elle mène à l’Espace Khiasma dans le cadre de sa résidence d’écriture : explorant les devenirs possibles de sa condition de « mutante » à laquelle la désigne la maladie de Huntington qu’elle porte dans ses gènes.

Publiant également sous le nom de Geneviève Hélène, Geneviève Peigné a été professeure de lettres, puis documentaliste et a enseigné à l’étranger (en Pologne, aux Antilles et en Algérie). Elle est coorganisatrice du festival de poésie contemporaine Samedi Poésies Dimanche Aussi qui a lieu chaque premier week-end de juillet dans la Nièvre. Ses textes croisent le corps et le quotidien.

Alice Rivières, personnage de fiction documentaire, est née en France au milieu des années 70. Elle apparaît pour la première fois en 2009 dans le roman Réveiller l’aurore d’Émilie Hermant, qui raconte comment elle apprend qu’elle est porteuse du gène d’une maladie incurable, la maladie de Huntington. Elle consacre depuis la plupart de son temps à explorer ce qu’elle appelle « la longue marche de sa métamorphose neuroévolutionnaire ».

28 juin 2016
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