Rumeur
Au commencement il y eut le verbe… Donc, si on doit en croire les écritures - aucune raison de ne pas le faire d’ailleurs -, au commencement il y a quelque chose : le verbe. Bon, clairement, ce n’est pas ce que j’ai perçu. Au commencement il n’y eut rien. Enfin, pas avant le commencement. Avant le commencement il y avait des trucs, d’autres trucs bien sûr. Après le commencement il y a eu d’autres trucs. Mais au commencement de cette histoire : rien, nothing, nada, niente, nitchivo, que dalle. Puis de l’obscurité surgit ? Non, pas surgit, trop rapide. Apparut ? Non plus, trop lié à une intervention divine. Émergeât ? C’est ça. Émergeât la chose. La chose, à la base, c’est la bête, la créature, le monstre. Mais au-delà, assez vite, la rumeur. La rumeur de la chose, de la créature, du monstre. Si la renommée est qualifiée par Brassens de « déesse aux cent bouches », la rumeur sera le mal aux mille langues. Elle en a fait des dégâts la rumeur, bien plus que n’importe quelle catastrophe naturelle. Une catastrophe d’origine purement humaine. Peut-être ça le propre de l’homme, produire un truc qui ne sert à rien. La rumeur c’est la bête, sous toutes ses formes, alimentée par les manœuvres de désinformation, les préjugés, la propagande, les canulars, les théories du complot, les légendes urbaines. Bref, la peur et la bêtise.
Donc, au début il n’y a rien, puis quelqu’un, personne en particulier d’habitude, quelqu’un, un anonyme, juste quelqu’un, voit, croit voir ; sait, croit savoir ; comprend, croit comprendre. : Quelque chose. Là non plus, rien de particulier : Quelque chose que quelqu’un a vu, su, compris, c’est certain. Rien de plus scientifique que cela. Puis, ce quelqu’un qui a vu quelque chose le dit à quelqu’un d’autre. Et là, il n’y a plus « rien », il y a le vrai commencement, la genèse, la création de la rumeur, donc de la créature, de la bête, de la créature, du monstre. Elle croît, grandit, se répand, doucement, à son rythme, tranquillement : le temps ne fait rien à l’affaire. C’est sa temporalité qui compte, non pas un temps chronologique. Elle sait qu’elle est, elle existe, elle sera.
Parfois, faute d’être alimentée, d’être mise à la lumière elle s’endort, hiberne, semblerait presque disparaître dans le néant qui l’a vu émerger. Juste le temps nécessaire, elle n’est pas pressée, elle vit et ne s’éteindra pas. Un virus ! D’où vient un virus ? A quoi sert un virus ? Pas d’âme, de but, de conscience. On ne peut le voir, mais on sait qu’il est là, quand un organisme est malade. Il se propage, contamine d’autres organismes, mute parfois, détruit son hôte. Naïf, on croit que l’on peut la combattre, la rumeur, se vacciner en usant de la raison, de la sagesse mais le combat est souvent perdu d’avance. Trop forte la bête !
Donc, au début il n’y a rien, puis quelqu’un, personne en particulier d’habitude, quelqu’un, un anonyme, juste quelqu’un, voit, croit voir ; sait, croit savoir ; comprend, croit comprendre. : Quelque chose. Là non plus, rien de particulier : Quelque chose que quelqu’un a vu, su, compris, c’est certain. Rien de plus scientifique que cela. Puis, ce quelqu’un qui a vu quelque chose le dit à quelqu’un d’autre. Et là, il n’y a plus « rien », il y a le vrai commencement, la genèse, la création de la rumeur, donc de la créature, de la bête, de la créature, du monstre. Elle croît, grandit, se répand, doucement, à son rythme, tranquillement : le temps ne fait rien à l’affaire. C’est sa temporalité qui compte, non pas un temps chronologique. Elle sait qu’elle est, elle existe, elle sera.
Parfois, faute d’être alimentée, d’être mise à la lumière elle s’endort, hiberne, semblerait presque disparaître dans le néant qui l’a vu émerger. Juste le temps nécessaire, elle n’est pas pressée, elle vit et ne s’éteindra pas. Un virus ! D’où vient un virus ? A quoi sert un virus ? Pas d’âme, de but, de conscience. On ne peut le voir, mais on sait qu’il est là, quand un organisme est malade. Il se propage, contamine d’autres organismes, mute parfois, détruit son hôte. Naïf, on croit que l’on peut la combattre, la rumeur, se vacciner en usant de la raison, de la sagesse mais le combat est souvent perdu d’avance. Trop forte la bête !
16 janvier 2017