Dora : le livre perdu
"Bouleversants ou délicieux, décisifs ou charmants, les livres ont enchanté mon passage dans ce monde qui sans eux serait sinistre." Au terme de cette matinée au lycée professionnel de Taverny, je pense à cette phrase de Jean d’Ormesson, du moins le travail d’Eylan m’y fait penser. La visite au Mémorial de la Shoah a réveillé chez lui la déportation de son arrière-grand-père, survivant du camp de Dora, dépendance de Buchenwald. On en parlait plus trop dans la famille, il a collecté les épisodes ce week-end et livré un texte puissant. La chute, le morceau de bravoure si on peut dire, raconte que l’arrière-grand-père a traversé sa souffrance avec l’aide d’un libraire qui se trouvait dans cet enfer aussi. Après, le libraire a tout raconté, quelques exemplaires ont été imprimés... tous perdus lors d’un déménagement. Sans Eylan la trace s’évanouissait, son texte répond à la disparition du livre en quelque sorte, et comme ça c’est un peu moins sinistre.
Merci aux professeurs Claudia Boiche-De-Santis et Ervan Roussel.