PORTRAITS GAGNYNGHAM - 6

LIONEL
Ma vie
J’en ai vu des amants
Ma vie
L’amour ça fout le camp

Reculez-vous
Quand je chante, il y a des embruns.
Des emprunts.
(il crache et bave, ça l’enchante)
Ma salive fait des ribambelles
C’est joli
Comme des mélodies qui me font marrer

Hé ! Monsieur Tambourin, joue-moi une chanson et paie-moi un coup !
Je n’ai pas sommeil et je n’ai nulle part où aller.
Il y a un bar ouvert encore dans cette foutue ville de Gagnyngham ?...

Si toutes les bières de la veille ne me font pas trébucher en chemin je disparaîtrai dans les ronds de fumée de mon esprit, dans les ruines brumeuses du temps, et les vapeurs du muscadet

Loin derrière les feuilles gelées, les arbres hantés et effrayés
Là où il y avait les bagarres, loin de la portée terrible du chagrin qui rend fou
Je vais danser sous un ciel de diamants
Mon ombre dessinée par la mer ou la Loire
Je ne sais plus
Porté par la mémoire et le destin
J’ai envie de pisser
Qui m’aime me suive