Résidence à la maison…

Résidence à la maison…

En ces jours singuliers, le programme mis en place est nécessairement remis en cause :

notre rencontre avec Élisabeth Vitou, artiste botanique, est déplacée à l’automne et celle qui devait nous permettre de deviser avec Gilles Clément est fortement compromise.

Mais il nous faut faire contre mauvaise fortune bon cœur et se dire que lorsque les jardins rouvriront leurs portes, nous serons incroyablement heureux d’y profiter enfin du printemps !


Difficile de gérer son temps lorsqu’il est à ce point distendu… Sans doute le métier d’auteure prépare-t-il mieux à ce type d’exercice ? Le quotidien, pour être bouleversé par ces nouveaux impératifs, en est moins compliqué que pour d’autres…

L’accès aux ressources est presque inchangé : j’ai passé ma semaine entre les cabinets de curiosités d’Amsterdam et le port de la ville afin de consulter les archives de la Compagnie Néerlandaise des Indes Orientales. J’ai filé pour quelques heures à la bibliothèque de Göttingen (sans prendre le temps de saluer mes amis qui vivent dans cette ville jardin) afin de m’imprégner des planches botaniques qui sont conservées et ai fait un aller et retour rapide en Guyane Néerlandaise pour prendre la mesure de l’endroit.

Je me suis offert un rapide survol des différents comptoirs hollandais pour y rencontrer leurs gouverneurs, souvent férus de botanique et auteurs de traités savants, avant de rentrer sagement à la bibliothèque nationale pour consulter quelques ouvrages anciens de botanique.

Que je ne maîtrise ni l’allemand ni le néerlandais ne pose aucun problème : j’avais avec moi des traducteurs extrêmement compétents !

De ce périple, effectué une tasse de thé à la main et sans bien sûr sortir de mon appartement, j’ai ramené suffisamment de matériau pour écrire sur la vie de Maria Sibylla Mérian, partie seule avec sa fille un jour de 1699 du port de Texel à destination de Paramaribo, étudier la flore du Surinam.

Un beau voyage assurément !

13 avril 2020
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