6 — Rien à perdre, rien à gagner : la liberté et l’errance

Prédation et démocratie — Jean-Paul Curnier à l’espace Khiasma
Festival Hors limites
Concert de philosophie avec Fantazio



Cette année, le festival Hors limites a été le lieu d’une « halte » pour le cheminement de pensée du philosophe Jean-Paul Curnier : l’un de ces rendez-vous avec le public ponctuant sa résidence à l’Espace Khiasma — agora ou « grand feu » autour desquels faire cercle pour délibérer – qui ont été au cœur même de son processus de réflexion. Mieux : ils s’en sont fait pour partie l’objet, et ont participé de ses objectifs.

Au carrefour de l’anthropologie, de la fiction et de la philosophie politique, l’auteur de Philosopher à l’arc a souligné en effet les liens entre fonctionnement démocratique et comportements prédateurs. Mais il s’agissait également pour lui d’imaginer de nouveaux modes d’expression et de circulation publique des idées, qui restitueraient leur caractère nomade. Telle cette lecture/performance avec le musicien Fantazio [1] : « pratique musicale de la pensée » où deux voix se sont répondu comme deux voies se croisant à flanc de colline, à la recherche de la manière la plus noble de perdre son temps et de pratiquer la fuite vers l’avant.

Cette performance a été accueillie dans le cadre du festival Hors limites organisé par l’association Bibliothèques en Seine-Saint-Denis (http://www.hors-limites.fr).

12 mars 2015
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[1Fantazio, dans le langage des astronomes mélomanes, est un OMI : Objet Musical non Identifié. Une expression reprise à tort et à travers, mais qui trouve avec Fantazio l’une de ses plus belles illustrations. Bête de scène, esprit hanté aux créations incroyablement foutraques, il fédère les foules les plus disparates au gré de ses spectacles aux airs de performances. La démarche de Fantazio n’est pas sans évoquer le projet dadaïste : faire table rase des musiques antérieures et reconstruire un monde musical sous une mosaïque de rythmes punks, phrasés rap, crooner, gondolier vénitien, Spice girls ou Roberto Begnini. « Sombres rêves ou tendres cauchemars : une bouffée d’air toxique pour les tenants du consensus. Enivrante pour qui veut bien y prêter une oreille. Ouvrez la vôtre, l’EleFantazio arrive à grands pas près de chez vous. »