De la difficulté de tenir un journal

Tenir un journal de bord n’est pas chose aisée. Cela demande un travail réflexif sur sa production qui parfois peut s’avérer presque inexistante. L’inspiration étant une chose fugace et volatile, ce travail l’est tout autant. Il est alors demandé non seulement une réflexion mais également une création. Pour celui qui, comme moi, conserve tout en tête et ne fait couler l’encre que lorsque c’est nécessaire, il faut tout un effort afin de transformer le chaos jouissif de la création en une pensée bien ordonnée pouvant accoucher d’un texte lisible et plaisant pour le lecteur. Celui-ci tirera t-il une quelconque satisfaction presque sadique de voir les entraves et difficultés de l’auteur dont il vient de se délecter ? A celui qui lira ça, sache que je me trouve à ce moment précis en pleine galère d’invention, un verre bien frais de whisky coca à la main en cette douce journée de printemps et que j’ai un peu l’impression d’écrire du vent. Espérons au moins que ce portrait t’aura fait marrer.

Aniss Argoub

11 avril 2017
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