Hakim Bah | Ateliers lycée Clemenceau (Villemomble)
38 élèves de 1re S3 du lycée Clemenceau à Villemomble (93) - enseignante Aurore Boguet.
L’enseignante a construit tout un parcours avec ses élèves autour de la pièce Un cadavre dans l’œil d’Hakim Bah, pièce inscrite dans la liste du baccalauréat pour les jeunes étudiants. 12h d’ateliers entre mars et avril 2018, qui ont donné lieu à des textes riches et puissants de la part des jeunes lycéens venus assister à la représentation du spectacle éponyme en avril.
Extraits des textes rédigés avec les élèves de 1re S3 .
FRANÇOIS PIOLET
Sylvie roule,
roule,
sans s’arrêter
passe sur la route
la route où a eu lieu l’accident,
il pleut,
les gros nuages noirs cachent le ciel.
Aucune voiture ne passe
une route déserte,
puis en un flash,
un bruit,
une fraction de seconde
elle change de voie pour se retrouver perdue au milieu de nulle part,
sans savoir où aller.
Le soleil était là
chaleureux,
guidant le conducteur,
le sol goudronné reflétait cette lumière puis d’un seul coup ;
plus rien,
le noir,
Elle avait rencontré sur son chemin un arbre,
un grand chêne,
lui est resté droit,
elle est restée sur une place morte…
GUILLAUME BENOIT
Je me souviens, c’était sur le bord d’un bras de mer, un lieu isolé où l’on entendait le clapotis des vagues et le vent qui s’engouffrait dans les branches d’arbres. On pouvait même écouter au loin le bruit d’une corde qui frappait le mat d’un bateau. Il ne faisait pas très beau ce jour-ci et les rayons du soleil parvenaient difficilement à percer les nuages épais. A cet instant, j’étais à tes côtés et tu me racontais ton passé, notamment un événement qui te perturbait intérieurement : tu n’avais pas pu faire les études de ton choix alors que tes frères et sœurs exercent à présent ce dont ils avaient toujours rêvé. Ils mènent aujourd’hui une vie paisible. Le temps, comme il galope, cela fait plus de 15 ans que tu nous as quittés. Ta femme avait rendu son dernier souffle en donnant vie à deux merveilleux enfants alors que tu n’avais que 25 ans… Ce métier, très ennuyant à tes yeux, n’a pas permis à tes enfants de réaliser leurs plus grands rêves. Tu t’en voulais énormément. Je me rends ici aujourd’hui afin de me remémorer tous les bons moments que j’ai vécus avec toi et je t’en remercie. Je rends souvent visite à tes enfants car je suis désormais la seule « famille » qui leur reste. Je lutte contre le vent pour qu’il ne m’arrache pas tous mes souvenirs qui sont enfouis au plus profond de mon cœur. Tu me manques…
PAUL URIEN
Je ne sais pas pourquoi c’est arrivé mais je sais que ça s’est produit. Je ne sais pas trop comment vous le dire, mais je vais commencer par le début ; je m’appelle Thomas, j’ai 17 ans et je vis avec mon père. Mon père et ma mère ont divorcé quand j’avais 15 ans. Avant, on vivait à New York, je sortais tous les jours avec mes potes et je m’éclatais. On vivait dans un appartement, moi ça me suffisait, j’avais ma chambre. Je vivais avec ma sœur, Sandrine. C’était pour moi la personne la plus importante. On n’avait qu’un an d’écart. Depuis tout petits on était ensemble. J’adorais être son grand frère et l’embêter. Malgré tout, je la protégeais. Du moins jusqu’à ce que mes parents divorcent. Ils ne se supportaient plus. Ma sœur est partie vivre avec ma mère à Los Angeles et moi je suis parti vivre à la campagne, au calme, avec mon père. Le jour où ça s’est passé, elle est venue pour passer les vacances avec moi. Ça devait être une surprise. Je ne savais pas qu’elle allait venir. On aurait sans doute fait plein de choses, elle m’aurait raconté sa nouvelle vie, si elle avait un petit copain etc. J’étais au Lycée quand le directeur est venu me voir et qu’il m’a annoncé qu’elle avait eu un accident. C’est à ce moment-là que ma vie, pour la première fois, a basculé. Je suis rentré chez moi, mon père était en pleurs. Je ne l’avais jamais vu pleurer. Moi aussi je voulais pleurer mais je n’y arrivais pas. Le poids était trop lourd. Je voulais la voir, je ne pouvais pas la perdre. Alors j’ai demandé à mon père où cela s’était produit et je suis parti. Je voulais voir, croire ou ne pas croire. Je suis arrivé dans cette petite rue, un peu défoncée. Il était 19h. Le soleil n’était pas encore couché et il y avait une légère brise malgré les 28°C. Et là j’ai vu, j’ai vu la voiture, elle était sortie de la route. Il y avait encore les rubans de la police qui flottaient dans l’air et qui entouraient la voiture. Mon cœur s’est serré et j’ai pleuré.
LINA BAHLOUL.
Le salon,
Du bruit, ça faisait du bruit
Même si ça faisait du bruit
Les cris, les rires, les sourires,
Les rires, les sourires
Dans la pièce, le canapé
A droite ou à gauche
Ils discutent
Nous discutons
Au centre, la table en bois de chêne marron
Des gâteaux, dessus
Un, deux, trois, quatre, dix, vingt, trente
Quatorze
Autour, du monde, des visages familiers, du bruit
Une famille, la mienne
Autour, la chaise
La chaise et un homme
La chaise, un homme et sa fille
La chaise et des visages familiers
Puis encore moi
22 ans
Moi sur le canapé
Moi, ici et là
Je l’ai toujours été
Partout dans le salon
Autour, l’air chaud
L’air de la cheminée
La chaleur de l’hiver
Partout dans le salon
Dehors, il fait nuit
Noir nuit
Dedans, il fait jour
Douce clarté
Le salon,
Le même que quand j’avais 11 ans
Le même, le même
Soudain un geste
Le geste, ce geste, son geste
Le sien, mais pas vraiment
Plutôt son geste à lui
Lui
Mais qui ?
Je ne bouge plus, ne parle plus, ne sens plus, ne pense plus
Je me rappelle
Soudain, il fait jour
Il faisait nuit
Il fait jour
Oui, jour
Le salon,
Du bruit, ça faisait du bruit
Même si ça faisait du bruit
Les cris, les pleurs, la douleur
La peur
Le salon, le même que quand j’aurai 22 ans.
Les odeurs, les couleurs, les objets
Les mêmes, les mêmes
Encore le salon
Toujours le salon
Les cris, les pleurs, la douleur
Incompréhension
Pourquoi pleurer ?
Pourquoi ? Pourquoi ? Pourquoi ? Pourquoi ?
Les cris, les pleurs, la douleur
La mort
Qui ? Qui ?
Je ne veux pas savoir mais je le sais déjà
Je ne sais pas si je le saurai mais je le sais
Mon grand-père
Lui
Les cris, les pleurs, la douleur
Les cris, les pleurs, la douleur
Les cris, les pleurs, la douleur
Soudain, un nom
Le mien
Moi
22 ans
Pas 12 ans
Oui
Je n’étais plus moi
Même si je l’ai été, que je le suis, que je le resterai toujours
Du bruit
Il fait de nouveau nuit
Des cris, des rires, des sourires
Et un souvenir.
VICTOR DUMONT.
Soir d’été, ma peau moite colle aux draps et la chaleur écrase mon corps tout entier, impossible de trouver le sommeil. Il est très tard, mais malgré l’heure je n’ai aucune envie de dormir, encore moins de rêver. Ici c’est la réalité, une réalité dure : mon père est mourant, dévoré par le cancer depuis deux ans et a refusé d’être hospitalisé. Il souhaite finir ses jours chez lui, là où il a toujours vécu, dans sa maison au milieu de la forêt. Ne pouvant subvenir à ses propres besoins, j’ai été dans l’obligation de venir afin de l’aider dans ses tâches quotidiennes. Je suis arrivé ici il y a deux jours, j’ai pu constater avec horreur les progrès de la maladie et j’ai pris conscience que mon père rencontrerait certainement la mort dans le mois. Moi et lui dans la maison, seuls, un qui attend la mort, l’autre qui la redoute. Pendant que mon père dort paisiblement dans sa chambre, je sors de mon lit dans l’espoir de trouver un peu de fraîcheur. J’ouvre délicatement la porte pour ne pas le réveiller et dans le noir, me guide jusqu’à l’escalier pour gagner l’extérieur. Sans aucune hésitation, je tourne à gauche puis à droite, cette maison, je la connais par cœur, j’y ai vécu toute mon enfance. Le vieux bois de l’escalier fait toujours le même bruit lorsque je le descends. Cette maison n’a jamais changé, restée pareille au meuble près. Arrivé au rez-de-chaussée, je vois le jardin à travers la fenêtre. Étrange. Cette nuit sombre me paraît mystérieusement claire. J’ouvre la porte qui mène au jardin, j’ai envie de découvrir le paysage nocturne. Arrivé dehors, je ne ressens aucune sorte de fraîcheur, que l’humidité de mon corps encore moite. Avec effroi, j’observe le paysage. Dans la forêt, les arbres ne parviennent pas à atténuer la force du vent. Rien autour à part des arbres, et la fumée que l’on aperçoit au loin. Soudain j’aperçois une petite lumière : le feu. La nuit donne au feu l’éclat d’une étoile tombée entre les arbres. Un éclat plus rouge que celui des étoiles du firmament. Le feu se propage lentement. Le feu qui engloutit tout sur son passage, arbres, herbes et buissons. Il est là le feu, poussé par le vent. Il apporte cette odeur de fumée, de brûlé. Le silence qui brûle lentement et laisse place au crépitement des flammes. Lentement, dévore tout. J’observe son avancée vers le jardin, rien ne peut l’arrêter. Il commence à dévorer les barrières de bois qui délimitent le jardin, les recouvre de sa lumière incandescente. Alors craignant pour ma vie, je cours, je fuis la mort. Si je reste là, elle me consumera, entrera dans la maison et ravagera toutes les pièces, tous les meubles. Je parviens à atteindre la voiture. Dans la précipitation, je démarre le moteur et accélère. Je suis sauvé ! Tout en fuyant le bûcher, je réalise : mon père a eu une fin prompte et nette. Une belle mort ? Je pleure. Dans mes larmes, se mélangent un sentiment de tristesse et de soulagement.
ANAÏS OBERT.
Je me tiens debout.
Devant moi, un grand portail bleu, des épines similaires.
Je regarde ma montre, le cadran orné de petits diamants qui claque à chaque minute.
La grande aiguille indique 13 heures.
13 heures, je passe le portail.
13 heures, je me retrouve nez à naseaux avec une monture élancée qui sortait à ce moment-là.
Je me décale et la laisse passer.
Elle laisse dans son sillage une bourrasque de poussière.
Un masque sombre recouvre mon visage.
J’essaye d’ouvrir les yeux.
Impossible.
La nuit telle une blessure inguérissable.
Je prends un peu d’eau de ma gourde métallique grise.
Je me rince les yeux.
Je regarde ma montre,
15 minutes de retard.
Je traverse le haras au pas de course, je slalome entre les carrières, j’enjambe les fumures tombées au sol.
Un véritable parcours du combattant.
Arrivée quelques lieux après, je m’arrête.
Une chose m’a frappée.
Je regarde autour de moi,
une vraie girouette.
Rien.
Juste pas grand-chose.
Une carrière de ce côté-là.
Des enfants qui trottent, galopent et tombent par ici.
De l’autre côté, le manège qui ne laisse voir que les bombes sombres des jeunes élèves.
J’observe les alentours,
une vraie sentinelle.
Rien.
Rien ne m’alerte.
Sauf…
Un épais brouillard qui s’élève dans le ciel.
Je me règle dans sa direction.
Une carrière de sables.
Une carrière aux barrières blanches.
Des graviers qui volent, des bruits de sabots, des hennissements.
Je me rapproche.
Une silhouette paraît dans l…˜ombre.
Une silhouette baie.
Une silhouette à la crinière au vent.
Une silhouette qui plante mes racines dans le sol.
Je m’approche de plus en plus.
Et…
Je la vois.
Je la reconnais.
Cette jument.
Ma jument.
Mon amie,
Dans les moments heureux,
Dans les moments de doutes,
Dans les moments noirs.
Des arbres avec des branches dansantes m’entourent,
des bruits de sabots qui fracassent le sol.
Une forte brise emporte les résidus,
une tempête dans le désert.
Un long sifflement se fait entendre.
Je me retrouve dans une écurie.
Je m’approche d’un box.
Et…
Je la vois.
Elle est là.
Elle est là.
Ma jument est là,
couchée sur un tapis de foin,
la tête enfouie sous une tonne de fourrage.
Elle est si jeune,
si belle,
si fragile.
J’ouvre la porte.
Elle relève la tête avec peine.
J’entre dans son box.
Elle essaye de se lever.
Un câlin peut-être ?
Elle échoue dans sa tentative.
Je m’accroupis, m’assieds et me couche à côté d’elle.
Je lui fais comprendre que je suis là pour elle.
Des caresses,
des regards,
des baisers.
Je sens son cœur battre sous mes doigts.
Un cœur qui bat.
Un cœur aux battements hachés,
Un cœur qui bat trop vite.
Je reste le plus de temps avec elle.
Je ne veux pas qu’elle parte,
qu’elle me laisse,
qu’elle rejoigne mon grand-père.
Je la rassure.
Je fais tout ce que je peux faire.
Je lui parle de mon grand-père,
de notre première rencontre
que c’est grâce à elle que j’ai tenu
quand mon grand-père est mort.
Je lui répète en boucle que si elle m’avait laissé monter sur son dos, c’est parce qu’elle avait été blessée par ma détresse et qu’elle avait toujours eu envie de m’aider.
Aujourd’hui, c’est moi qui ai envie de l’aider.
Je lui parle.
Je lui parle.
Je lui parle...
Je me tourne vers elle.
Je la vois,
les yeux fermés.
A ce moment-là,
un hurlement se fait entendre.
Je me retrouve debout.
Je me retrouve devant les barrières blanches.
Je me retrouve devant une clairière vide.
Je me retourne.
Je vois la monitrice.
Elle me cherche depuis un long moment.
Je regarde ma montre.
Je vois 16 heures trente.
Comme le temps a galopé…
VICTORIA URIEN
Ce jour-là, le vent se levait doucement et seul le bruit des oiseaux sur les arbres se faisait entendre dans cette plainte inondée. Cela ne faisait que 3 heures que le soleil s’était levé pourtant, on ressentait déjà la chaleur qui allait arriver en ce mois d’octobre. Mais ce n’est pas ces conditions climatiques qui m’ont marquée, non ce ne sont pas elles. Moi, jeune fille originaire d’un petit village, je ne me suis rappelée que de ça… juste ça… ce qui s’est produit ce jour-là. Un homme tout vêtu de vert s’est présenté à notre maisonnette et nous a demandé à mon frère et moi de les laisser parler tranquillement… pensait-il que lorsque des gens de l’armée venaient, nous ne nous doutions pas de ce qui allait se passer ? Essayait-il de nous protéger ? Je n’en n’ai aucune idée… néanmoins, mes suppositions se sont révélées justes après son départ lorsque notre mère nous l’a annoncée… sa mort… Se dire que plus jamais nous ne reverrons ce personnage qui a marqué une partie de notre jeunesse n’a pas été admissible pour moi et je ne me suis réellement confrontée à cette idée qu’après plus de temps que je ne veux bien l’avouer… Maintenant les causes de sa mort sont bien évidentes : une balle dans la tempe sur le champ de bataille à Orléans… à des milliers de kilomètres de chez lui… de chez moi… On peut dire que la mort d’un père est moins importante que la perte de sa mère mais je ne peux pas l’admettre… mon père c’était… mon symbole… mon inspiration… Lorsqu’il est tombé ce jour-là je crois que ça n’est pas le seul… ma mère est tombée à terre… je me suis effondrée à l’intérieur et notre famille s’est retrouvée en miettes… A cause de ça juste, juste une balle sifflante qui a traversé les airs, et il est tombé :
Il est mort
Oui mort
Mais nous aussi avec lui une part de nous est morte.
Cela fait déjà 40 ans que tu nous as quittés et nous avons tous réussi à reprendre les rênes de notre destin grâce à ta force que tu nous as léguée merci papa pour tout… à bientôt…
LYLA CRESSIN
17 juin, 18h31, Ugo
Ugo rentre et comme tous les jours à 18h31 il use le trottoir de cette avenue,
vous savez ?
Cette avenue remise au goût du jour avec des buildings reflétant la douce lumière d’un chaleureux et agréable coucher de soleil d’un plaisant soir d’été,
avec de beaux et grands arbres verts, des bouleaux, tous taillés minutieusement en d’énormes boules,
un passage toujours propre mais pourtant fréquenté,
cette femme rentrant avec ses enfants après l’étude interminable du soir,
cet homme, perpétuellement à l’heure pour aller balader son chien.
Oui cette avenue,
l’avenue Léo LAGRANGE.
Léo,
ce prénom,
le même que son jumeau,
son jumeau, mais où est-il ?
Que fait-il ?
Et sa femme elle va bien ?
Et ses deux fils alors, comment sont-ils ?
Comment vont-ils ?
Tellement longtemps qu’il ne les a pas vus.
A quoi ou à qui ressemblent-ils ?
Et leurs études, ça avance ?
Ils s’en sortent ?
Nom de dieu, il les entend,
il les entend tous, Léo, son frère,
Romane, sa belle-sœur,
il entend même Ethan et Nathan !
Et maintenant, il les voit,
il les voit tous.
Il ignorait même qu’il ressemblait à ce point à son frère
et que ses enfants, ses deux fils étaient comme eux, nés le même jour et sortis du même ventre,
celui de Romane.
Romane, oh Romane,
elle a beaucoup changé,
Ugo pourrait même dire qu’elle s’est embellie.
Les voilà à présent dans ce salon,
celui de leur enfance,
ce magnifique et grand salon chaleureux à l’extrême,
chaleureux au point de ne jamais pouvoir le quitter.
Ce salon décoré pour Noël,
un grand sapin,
du rouge,
du vert,
du doré,
une grande table en chêne,
des plats familiaux,
donnant envie de les croquer à pleines dents,
de les croquer oui,
ces biscuits magiques de Noël,
oui, ces sablés sentant le gingembre, la cannelle,
et le pain d’épice à l’orange,
ce merveilleux pain d’épices découpés soigneusement par Romane ;
en cœurs,
en ronds,
en bonhommes,
en sourires,
oh oui,
beaucoup de sourires,
sourires et rires,
beaucoup de rires,
rires et joie,
beaucoup de joie,
joie et bonheur,
beaucoup de bonheur,
bonheur et complicité,
complicité entre Ethan, Nathan
entre Ugo, Léo, Romane
Romane dans le canapé
le canapé rouge
rouge
rouge comme
oui comme ce BBBBBBBIIIIIIIIIIIIIPPPPPP !!!
comme ce taxi
ce taxi rouge
rouge comme le sang
rouge comme la fin
la fin d’une vie
la fin la fin
c’était moins une,
moins une pour Ugo
moins une pour une chance
une chance de revoir sa famille,
son frère,
sa belle-sœur,
ses neveux
ses neveux ...
tou tou tou tou toulouloutoutou tou tou tou
" – Allô !
– Salut, tu sais qui c’est ?
– Oui, bonjour Léo ... "