Emprunter ma fusée
L’espace est illimité.
La documentation le concernant aussi.
Chaque jour un nouvel événement se rajoute à l’histoire de son exploration.
Est-ce que je pars sur la Lune (sur quelle face ?), sur Mars, Vénus, ou je préfère atterrir (tchourir ?) sur 67P/Tchourioumov-Guérassimenko ?
Partir du point de départ. Lequel, ou plutôt lesquels ?
La terre est plate, Vénus est le cœur encore brûlant de Quetzalcóatl, La Terre est suspendue, soutenue par rien dit Anaximandre, le Soleil est séparé de la Lune par un cercle de lait, le vide est un réceptacle sans bornes, quel est le Grand Moteur ? Bip bip bip…
— Allo, la Terre, we had a problem.
La Lune s’éloigne de 3,8 cm par an sous l’influence des marées terrestres, dit le laser.
Utiliser l’alphabet : M comme machine, L comme Lune, en passant par le A de Apollo, j’ai encore du MAL à construire mes propos.
Me donner une mission très circonscrite, c’est en quelque sorte enfiler la combinaison de cosmonaute pour une sortie extravéhiculaire, borner l’Espace, calculer une trajectoire, avec l’aide de mes deux ingénieux G. & G. de l’Observatoire de l’Espace.
Le cosmos est l’espace idéal pour désamorcer le conflit entre abstraction et figuration.
Faire sienne cette réflexion ?
Emprunter ma fusée : les idées sont les moteurs Vulcain, alimentés par un mélange documentation-rêverie ; le 1er étage aux Halles, le CDI du CNES, qui a subi un problème technique, avec G.& G. en propulseurs d’appoint ; le 2e étage, avec mes notes en vrac qui alimentent le moteur Vinci, qui peut être rallumé plusieurs fois ; pour l’étage supérieur, je dois encore choisir quel type de coiffe est le plus adapté à satelliser mon projet d’écriture.
& puis il y a aussi Susie (Smart upper stage for innovative exploration), qui est en développement, qui fait le pont entre présent et futur, qui rendrait la science-fiction moins fiction, “répondant aux besoins futurs de transport vers, dans et depuis l’espace“.
Je me sens proche de ces constructeurs fous qui construisent fusée ou soucoupe volante dans leur cave, garage ou jardin. Ou hangar à bateau, lien entre la mer et le ciel : cet été à Marseille, j’ai “survolé“ en nageant les massifs de posidonies (Posidonia oceanica, espèce endémique de Méditerranée, qui joue un rôle important dans la régulation du climat atmosphérique au regard de sa capacité de fixation du carbone) comme autant de colonies ; ou le fond rocheux plutôt grisâtre portant d’anciennes traces d’ancre, comme la surface d’une planète en approche. Regardant une étoile orange clair avancer, Posidonios et son principe de “sympathie“ cosmique m’accompagnait, avec des astronautes s’exerçant pour les réparations lors des sorties extravéhiculaires. Bien pratique les gros gants pour saisir les oursins.
— Allo, Polo ? Vous êtes proches de la mer de la tranquillité. Répondez, Polo.