Vivre ensemble, partie 2

Textes de l’atelier d’écriture Vivre ensemble
Association Racines et Horizons-Argenteuil
Animé et édité par Omar Youssef Souleimane

Je vis au carrefour de cultures

Je m’appelle Yassir, en arabe ce prénom veut dire fluide. Mais je ne me considère pas fluide à cent pour cent. J’ai tendance à être très dur à certains moments. Il m’est arrivé de me bagarrer avec un ancien ami, il avait tapé le fils de mon voisin que j’ai défendu. Je pense que la bagarre peut être la solution quand la personne en face dépasse les limites. Cependant je suis très fluide, on le remarque du fait de mon romantisme et ma générosité.

Je suis marocain, cela veut dire beaucoup pour moi, c’est mon identité, ma culture qui fait partie des meilleures cultures. Parce que son peuple est très chaleureux, fier de son pays. On a plusieurs villes touristiques, l’équipe de football du Maroc me représente. J’ai grandi au Maroc pendant 9 ans et je suis en France depuis 9 ans. Je suis au milieu, entre les deux, et j’ai de la chance d’avoir deux cultures différentes.
Le lieu où je me sens moi-même c’est sur le terrain de basket. Je pratique ce sport depuis le collège, c’est une chose qui me donne du plaisir, c’est aussi un challenge, une chose qui me passionne. Actuellement, Je fais des études de comptabilité. Une fois terminées, j’irai vivre à Casablanca, après m’être marié et avoir eu des enfants en France. De cette manière, ils auront la nationalité française. Ils pourront revenir en France pour continuer leurs études et profiter d’autres avantages : la sécurité sociale, l’école, l’argent, la bourse d’étude.

Je n’ai pas encore la nationalité française, je vais la demander bientôt. Mais je me considère comme français parce que j’étudie en France et j’ai les mêmes droits que les Français.

Yasser


L’avantage et l’inconvénient d’être en France

Je me suis fait harceler à l’école, en primaire, car j’avais des bonnes notes et j’étais la « chouchou des professeurs » comme disaient les autres élèves. Ils étaient jaloux de moi. J’étais très triste et déprimée. Je ne me suis pas défendue. Je ne savais pas quoi faire. On se moquait aussi de moi par rapport à mes proches : une fois j’étais absente à cause d’un décès et mes camarades ont fait des blagues à ce propos. J’ai parlé à ma mère, elle est allée voir l’école qui a réglé le problème. Les autres élèves, ceux qui ne se moquaient pas de moi, ne se sont pas présentés comme témoins, pourtant ils étaient présents. Heureusement qu’en France, on a un système qui nous protège, bien qu’il puisse avoir des points négatifs comme le fait que ce soit le harcelé qui doit quitter l’école au lieu que ce soit le harceleur. En réalité, la France est un bon pays pour faire ses études, pour se soigner. Mais la tolérance est très faible. C’est difficile par exemple de porter le voile sans être harcelée. Personnellement, j’aimerais partir au Maroc, car c’est un pays musulman bien qu’il n’y ait pas beaucoup d’aides financières ni de carte vitale… mais j’aimerais quand même y aller pour le port du voile. Ce que je ne peux pas faire ici. Parce qu’une fois que je le mets je n’aurai pas envie de l’enlever à l’école. Le voile doit être porté partout en dehors de la maison.

Aya


Londres, ma vie

Chers migrants,

Si je devais vous conseiller entre partir de ce pays ou bien y rester, je vous dirais de le faire, laissez-moi plutôt vous proposer un autre territoire, une autre ville où vous serez plus « apaisé », par rapport à la sécurité ou à l’hébergement. Je vous conseille l’Angleterre, plus précisément : Londres. La vie là-bas est particulièrement chère, mais une fois qu’on gagne un salaire, elle devient plus facile. Peu importe, sachez qu’à Londres il y a toujours de bonnes affaires et des soldes. Parlons maintenant de la religion : à Londres, toutes religions sont respectées, que l’on soit chrétien, juif, musulman ou autre. Tout le monde est le bienvenu. Le musulman a le droit de porter un Qamis, le chrétien a le droit de porter une robe longue et le juif une kippa. Dans les magasins, la viande halal est presque partout, le fast-food est halal aussi. Les gens s’aident et se respectent. Ils sont tous égaux. Pour moi, la vie à Londres c’est le but d’une vie. Le but de ma vie.

Mounia

14 février 2024
T T+