Je vis de décalages
au rythme de mon souffle
et de frontières
je vis de décalages
éternel chemin
j’abrite fièvre des tampons
si seulement le large
pouvait délivrer récépissé
d’une colombe
ciels
mon visage est fait d’exil
mémoire d’épines
mes mains abritent un fleuve de rose
me demande pas mon âge
je l’ai oublié dans le ventre des vagues
sans rides
ivre d’humanité
je revendique ma peur
la rage y réside
n’ai nulle crainte
pour le métal du trou
mon cri a trop de profondeur
prolétariat
à temps plein
pour salaire
n’ai que mes nuits saignées
dormir n’est pas métier
debout
je chanterai les derniers battements
de mon corps de couleur
d’où coulent des coups
Benoit D’Afrique