Je vis de décalages

© Damien P. / lors de la soirée poétique à l’Eurydice pour la revue Débridé



au rythme de mon souffle
et de frontières
je vis de décalages

éternel chemin
j’abrite fièvre des tampons

si seulement le large
pouvait délivrer récépissé
d’une colombe

ciels
mon visage est fait d’exil

mémoire d’épines
mes mains abritent un fleuve de rose

me demande pas mon âge
je l’ai oublié dans le ventre des vagues
sans rides

ivre d’humanité
je revendique ma peur
la rage y réside

n’ai nulle crainte
pour le métal du trou
mon cri a trop de profondeur

prolétariat
à temps plein
pour salaire
n’ai que mes nuits saignées

dormir n’est pas métier

debout
je chanterai les derniers battements
de mon corps de couleur
d’où coulent des coups



Benoit D’Afrique

4 novembre 2021
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