L’hôpital Lariboisière – Fernand-Widal, un bîmarîstân d’aujourd’hui... ?

L’hôpital Lariboisière – Fernand-Widal est situé dans la rue du Faubourg-Saint-Denis, le long de la gare du Nord, en plein "quartier indien".

Son architecture date de 1854, et répond aux besoins hospitaliers d’une époque qui sortait d’une sévère épidémie de choléra en 1832. Martin-Pierre Gauthier la conçoit en "double peigne" et elle demeure encore aujourd’hui sobre et accueillante, conçue selon les logiques de circulation de l’air et des personnes qui caractérisent les principes hygiénistes. Depuis 1975, le bâtiment est classé monument historique mais les murs sont patinés par le temps, et un certain sentiment d’abandon qui n’est pas sans charme se dégage des lieux. Car l’hôpital devait fermer ses portes en 2015, pour devenir autre chose... Mais la fermeture, comme tout type de fin en notre temps, n’en finit pas de commencer.

C’est ici qu’après Caen et Metz, je vais poursuivre en contrepoint mon enquête participative sur le bîmarîstân Al-Arghoun.

Cet ancêtre de tous les hôpitaux psychiatriques, situé dans la vieille ville d’Alep, où l’on soignait les maladies de l’âme, au XIVe siècle.

Car l’hôpital Fernand-Widal est un exemple contemporain de ce que peut être aujourd’hui un bîmarîstân  : situé au cœur de la grande ville, il ouvre les portes d’une de ses ailes à ce que nous appelons, nous, la psychiatrie.

Nous allons, avec les patients, enquêter sur ce lieu fascinant qu’est le bîmarîstân Al-Arghoun, tout en étudiant les effets de l’architecture sur nos psychismes, la vie des espaces vivants, chercher "les clés d’or des espaces interdits", comme dirait Paul Eluard.

1er mai 2023
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