Vhan Olsen Dombo | Partout des feux

Ciels en feu.
Des nuages de feu.
Des chemins de feu.
Des queux de chevaux en feu.
Du feu dans le falzar.
Pantalon brouté par des feux de paille.
Panta-court coupé à l’usure.
Culotte des quatorzièmes jours.
Bermuda du dimanche.
Slip de l’intérieur.
Caleçon du désir.
Le Feu du désir.
Le désir de ne pas désirer.
Le désir en feu.
La tenue du jugement, le sang de cloche.
À ciels d’enfer, nuages du ciel.
Forêt brûlée, plus qu’un arbre, le feu.
Du feu qui déborde.
Des tissages de la terre en feu.
Des courts-circuits qui se barrent en feux d’artifice.
Des feux follets s’éclipsent en coupure filante.
Feu, lumière sous lampadaire.
Des terres de mèche en feu.
Des secrets, souvent, la vérité en feu.
Des immeubles parqués
Ou des zones parquées d’immeubles en feu.
La sirène cerne les libertés.
Un drapeau rouge sur le trottoir c’est la grève.
Rouler à tombeau ouvert, c’est le feu du moteur.
La circulation en feu.
Des bâtiments de robots en feu.
Des lieux chargés en feu.
Des corps de bâtiment.
Des grattes-ciels en feu.
En chaleur de ruines.
De l’eau qui déborde, c’est du feu.
Les gouttes de larmes chaudes.
Avec des yeux rouges volcans.
Qui regardent l’usine humaine en fumée.
La fumée c’est du feu qui déborde.
À la télé, c’est l’annonce, les mots testés positifs de la cochonnerie.
Parler à travers c’est de la lâcheté.
La lâcheté de vieux jeunes frustrés du temps.
Qui attendent, attendent, et attendent toujours.
Ont raté le coche, place aux fanfares rouillées.
Les mêmes discours, la mort du sens.
La même manière cartésienne de cogiter.
C’est un défilé de mode.
La saturation dans la ligne 13 a la beauté triste.
Des rave party sobres et sans musique.
Comme d’un bar sans client.
On râle sur les effets secondaires.
Puis, on court sur les vaccins.
Tu speak ou tu talk about.
Signe et tais-toi.
La sécheresse de la rivière révèle des gros poissons.
Des carpes aux mollets de coqs sportifs.
Annulé, puis reporté, annulé.
Taille bien le doigt, avant de pointer.
L’horloge en panne.
La mâchoire bloquée de l’horloge.
L’horloge en wax, la vente du folklore, la nostalgie fantasmée.
Le vertige.
C’est un feu téléphoné depuis la tige.
Pas du feu X ou Y.
Des feux rouges bloqués dans la circulation.
Des carcasses de tanks retirées de l’espace.
Des policiers à chaque coin de bavure.
La distance dans les rapports.
Des sauts-briquets
Et des nique-names
Retirés et bloqués.
Vrai c’est vrai.
Vrai faux c’est faux.
On manque le feu.
Allumez le feu.
Annulez le feu.
Reportez le feu.
Le feu de l’action nous consomme enfermés.
Le feu protocolaire.
Les coudes ont chauds.
L’État en bandes organisées.
Frotte. Se frotte. Frotte.
Deux cailloux, la flamme.
Les narines souffrent, le déguisement sanitaire, le carnaval humanitaire.
L’air frais est devenu un luxe qui coûte chère l’amende.
À force de s’habituer aux absurdités imposées,
le citoyen lobotomisé crie à la fin du monde
Comme d’une nouveauté.
C’est la fin du monde tous les jours, moto.
À vingt heures, c’est le top départ pour la course.
Usain Bolt ou Michael Phelps en feu.
Après la mer en dos crawler, apprendre à prendre la poudre d’escampette.
À vos marques ! Prêt ! Disparaissez !
Après l’heure, ce n’est plus l’heure.
Le vent souffle, d’ici la bouche du temps.
C’est du cent pour cent,
Loumpia, loumpia !
Les silhouettes dans l’ombre, les fantômes pour qui, le chez-soi c’est l’espace public.
Plus les problèmes des bleus de la vie.
En sont devenus noirs dans la rétine.
Des bobos dans le corps,
Enflure, la douleur sous la douche,
Le manouka en épis de maïs.
Le sang à l’œil. L’œil dans le sang.
Rouge et vif le regard.
Flash, étincelles : feu. Kibwissa mpimpa.
Je jette les yeux. Je porte les paupières.
Porteur d’un crépuscule boréal.
Feu ! Feu ! Feu ! Feu !

13 janvier 2021
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