Vivre ensemble, partie 6
Textes de l’atelier d’écriture Vivre ensemble
Association Racines et Horizons-Argenteuil
Animé et édité par Omar Youssef Souleimane
Ma langue, mon univers, mon pays
Ma langue maternelle, je suppose que c’est le français mais aussi le songhaï car je peux dire que j’ai grandi avec les deux.
En famille, le songhaï est plus adapté car tout le monde l’utilise. Ça c’était pendant mon enfance. De nos jours, je dirais que le français a pris la tangente sur ma langue maternelle de base.
Le français est devenu mon quotidien, la langue que j’emploie le plus, surtout depuis que je suis arrivé en France.
Parfois même il m’arrive d’utiliser des mots français pendant que je communique en songhaï. Cette habitude s’est même ancrée dans ma façon de parler avec ma famille avec qui j’avais l’habitude de parler en songhaï.
De manière générale le plus difficile en français c’est de s’adapter à cette langue elle-même. Car une langue tend à évoluer avec le temps, de ce fait chaque époque peut influencer le langage.
La langue française a sa beauté, son romantisme. En jouant sur un seul mot on peut décupler son sens émotionnel. De plus, le français d’antan est la chose la plus magnifique du français, que ça soit dans le fait de l’écouter ou de le parler.
De manière générale, le français est la langue que je relie directement à tout ce qui est amour et romantique.
Et enfin, quand je suis énervé en France, je dirais que j’ai pris l’habitude de ne plus parler ma langue maternelle de base. Celle-ci me permet de mieux extérioriser ma pensée généralement à travers des insultes plus élaborées que celles en français.
Issouf
Mes deux langues ont leur propre richesse et toutes deux sont belles à leur manière.
Ma langue maternelle est le kabyle. Je la pratique quand je suis énervé. Au moment où je suis arrivée en France, je ne parlais absolument pas le français, c’était très dur de comprendre les autres, mais aujourd’hui, il est devenu comme ma langue maternelle tout cela grâce à mes efforts.
Dans ma classe, avec mes camarades, nous parlons kabyle alors que nous parlons tous français, mais c’est plus fort que nous, c’est comme une habitude. Nous en parlons sans le faire exprès. C’est la langue de mon cœur, de mon intimité, je préfère la garder comme ça. Pendant que le français reste toujours une langue de mon quotidien, car je réside dans un pays francophone et c’est le futur de mon travail et de mes études.
Je vie entre deux langues je considère cela comme une richesse.
Keltouma
Pour moi, le plus beau en français restera la langue ancienne. Il avait tellement de beauté dans sa parole et sa façon d’interpréter les choses il était unique à lui-même et inimitable. Malheureusement on ne l’entend plus que très peu de nos jours, j’aimerais qu’il revienne… En fait, ben que je pratique aussi l’arabe, mais que je sois énervée, triste, heureuse, avec des amies ou non, je ne changerai pas de langue puisque ma langue maternelle est le français. Parfois, il m’arrive de parler d’autres langues telles que l’anglais ou l’arabe… afin que les autres ne comprennent pas ce que je dis. Je pratique le français beaucoup mieux que l’arabe, c’est la langue de mon quotidien, de mon avenir. Pourtant l’arabe c’est la langue de mon appartenance.
Mounia
J’ai deux langues maternelles : le français et l’arabe.
Pour moi, le plus difficile est la conjugaison française : c’est le labyrinthe de l’écriture. Mais la chose la plus belle dans cette langue c’est la poésie des anciens poètes.
Il m’arrive de parler en arabe quand je suis énervée que ce soit avec des amis français car ils ne comprennent rien, ou des amis arabes. Il en va de même quand je suis émue d’une situation, car les mots en arabe sont plus significatifs.
Quand j’apprécie quelqu’un, je peux sortir des petits mots en arabe mais pas parler complètement. Ça arrive inconsciemment.
Aicha
Ma langue maternelle est le français car c’est la langue avec laquelle je suis née.
Malgré ceci, j’ai une difficulté avec cette langue : les temps de la conjugaison que l’on utilise, car il y en a beaucoup et on peut s’y perdre.
Le plus beau en français je dirais que c’est la littérature : il y a beaucoup d’auteurs comme Victor Hugo qui ont marqué l’histoire.
Quand je suis énervée j’ai tendance à parfois parler arabe car cette langue fait aussi partie de moi.
Quand je rentre au Maroc je communique avec ma famille en berbère, je trouve que cela a un côté plus chaleureux.
Il est vrai que la langue française m’appartient plus, mais le berbère fait tout aussi partie de ma culture et de mon origine.
Inès