Une équipe enthousiaste
Xavier Courteix est actuellement en résidence à la médiathèque La Boussole de Melun (77).
Pourquoi avoir choisi de proposer une résidence en médiathèque ?
La Boussole est inscrite dans le dispositif “Facile à Lire” soutenu par le ministère de la Culture, l’Association des bibliothécaires de France (ABF), l’Agence nationale de lutte contre l’illettrisme (Anlci) et la Fédération inter-régionale du livre et de la lecture (FILL).
Dans le cadre de la médiation de ce fonds spécifique, les bibliothécaires souhaitaient mettre en place un atelier d’écriture en lien avec les sélections de livres proposées.
Le « Facile à lire » est une démarche qui vise à proposer, en bibliothèque et autres lieux de médiation, une offre de lecture pour des personnes qui n’ont jamais vraiment maîtrisé l’apprentissage de la lecture ou qui ont désappris à lire.
En 2021, les bibliothécaires ont pensé aux romans-photos. Romans simples mais pas simplistes. Elles ont contacté les Éditions Flblb afin d’établir un devis pour une réalisation d’un roman-photo avec un groupe d’habitants. Thomas Dupuis (alias Otto T.), l’un des fondateurs de cette maison d’édition, les a alors guidées vers moi, un auteur qu’il publie.
Elles ont ainsi découvert mon premier roman-photo et mon désir d’en créer un deuxième.
Suite aux conseils de leurs référentes de la Médiathèque départementale de Seine-et-Marne, il leur est apparu évident qu’une résidence serait l’occasion d’aller bien plus loin dans leur proposition et leur démarche auprès du public.
L’intérêt de l’équipe pour le roman-photo m’a agréablement surpris. Il confirme la tendance actuelle à porter un regard nouveau sur cette forme littéraire injustement oubliée.
La perspective de partager la création d’un roman-photo avec l’équipe de Cécile et Estelle est une très forte motivation. Animer des ateliers, partager ma passion pour ce genre en collaboration avec une équipe tout aussi enthousiaste est le cadre idéal pour écrire mon prochain livre.
Comment cette collaboration s’est-elle construite, comment évolue-t-elle au jour le jour ?
Nous avons organisé des rencontres publiques afin de présenter l’atelier. Les rencontres ont suscité beaucoup de curiosité atour du roman-photo et beaucoup d’intérêt pour le thème proposé (dialogue avec un ancêtre).
L’atelier est complet. Les personnes participantes et néophytes sont assidues et surmontent les épreuves de l’écriture.
L’équipe est soudée et très motivée.
Que vous apporte la présence des bibliothécaires ?
Les bibliothécaires connaissent bien la quartier et ses résidents. Elles sont le premier lien entre les participants et moi-même. Je me sens soutenu pendant toutes les phases de l’atelier autant au niveau logistique qu’au niveau relationnel.
Quelle influence cela a-t-il sur votre création en cours ?
Le dialogue avec les participants sur leur propre expérience fait écho à mes propres recherches. Leur ressenti et leurs interrogations mettent en perspective mes propres recherches.
Je les aide à trouver des solutions narratives. C’est, pour moi, une sorte de gymnastique. Un échauffement pour me préparer à écrire ma nouvelle création.
Cette proximité prolongée avec des bibliothécaires change-t-elle votre regard sur leur travail ?
Oui. Les liens qu’elles tissent avec les habitants du quartier et l’ouverture culturelle qu’elles offrent aux habitants va au-delà de l’idée que j’avais du métier de bibliothécaire.
Lire le point de vue de Cécile Corre, responsable de la résidence.