Post-résidence, 1
1er septembre 2023
Tout comme elle commence avant son début (il y a un an tout juste), une résidence continue après sa fin, comme l’écho des ronds dans l’eau. D’abord, le texte n’est pas terminé. Ensuite, je vais retourner aux Archives. Par exemple, il me reste quelque chose à vérifier sur la Villa au Lac. Toutes ces mentions aquatiques ne doivent pas trahir le fait que je me noie habituellement dans un verre d’eau, mais disons qu’après une résidence, il y a deux avalanches, plutôt, pour choisir une autre métaphore ensevelissante. Une avalanche de vide ; plus rien n’existe, rencontres, animations, attentes — si l’attente reste, je le sais, on me le répète encore, "quand sort le livre ?"— mais il y a forcément quelque chose qui retombe, et qui recouvre, aussi, la force de se mettre au travail. Une avalanche de plein ; il faut tout réinventer, se remettre à tout, tout reprendre : comment gagner de l’argent, répondre à des mails, en initier d’autres, empiler les éléments des listes à-faire, et ne plus écrire.
Finalement, le texte appelle, et j’arrive, dans les interstices, plus ou moins à suivre mon programme d’écrire chaque mois de 42 au même mois de 23, pour terminer en décembre. J’écris mal et vite, il faudra tout relire, réécrire, mais les éléments se placent. Avec la résidence qui s’éloigne, s’éloigne l’écriture des sources. Il y a moins d’éléments, et le besoin d’inventer plus se fait, la fiction s’impose. Il y a aussi, dans l’histoire, le sentiment que quelque chose bascule en août/septembre, et vient nuire au bon déroulé de l’opération, qui va s’arrêter complètement, avant de reprendre, mais comme prise au piège et être brusquement stoppée. Ceci tandis que la résistance s’organise de mieux en mieux partout dans le pays, mais qu’en représailles les Allemands arrêtent, condamnent, tuent et déportent de plus en plus. Il y a un double mouvement, plus dure est l’emprise, plus ferme est la résistance et alors l’occupant, et la police française, resserrent l’étau, et plus il y a de morts en représailles, et à nouveau plus le désir de résister est fort, et plus il devient dangereux de le faire, etc.
Bien que fictionnant, je m’en tiens toujours au déroulé chronologique des événements, et aux batailles qui ont pu bénéficier des écoutes. Et, par exemple, je rencontre sur ma route, Ian Flemming, créateur de James Bond, en initiateur d’une opération de vol d’une machine Enigma, dans un port, pendant une bataille.
Ceci, pour le texte. Pour les échos de résidence, à part ceux administratifs, et la difficulté d’obtenir tel justificatif, pour tel autre organisme, il y en aura, plus important, d’octobre à novembre, à la Maison pour Tous du quartier des écoutes, une exposition d’archives, à suivre...