Archives & Compagnie

Deux nouveaux dossiers thématiques sur les résidences d’écrivains en région Île-de-France sont en ligne :

Archives & Cie
Explorer des archives, travailler à partir de documents – autrement dit, lire l’Histoire au présent, mais aussi trouver ce qu’on ne cherchait pas...
Chez les écrivains, la recherche documentaire s’est généralisée au cours des dernières décennies, avec l’accès facilité aux diverses traces grâce au numérique et internet.
Ce dossier présente les témoignages de quatre autrices et auteurs :
Emmanuelle Favier, en résidence au Pays de Nemours qui accueille le musée de Préhistoire d’Île-de-France, considère les documents à la fois comme une source d’inspiration et un socle, déclencheur et support de l’imaginaire.
Joachim Séné a travaillé depuis les Archives publiques de Noisy-le-Grand à partir d’un épisode local de la Résistance : le piratage par le réseau Robert Keller des lignes téléphoniques des Allemands.
Le projet de Benoît Toqué prend sa source dans des anecdotes tirées de la vie du banquier d’affaires américain John Pierpont Morgan, propriétaire du Titanic, réunissant des éléments textuels, vidéo et iconographiques.
Fabienne Yvert s’est installée au CNES / Observatoire de l’Espace pour un travail sur les non-humains machiniques, en vue de l’écriture d’un livre poétique à mi-chemin entre science et fiction.

Questions d’identités
Si la quête de soi est un enjeu universel, cette question semble aujourd’hui particulièrement aiguë, comme le point nodal d’une civilisation qui s’interroge.
« Qui suis-je, moi étranger dans un pays étranger ? Suis-je celui qui est arrivé il y a plus de vingt ans ou un autre ? » se demande Stève Wilifrid Mounguengui, qui dit encore : « Être, c’est se raconter, parce que le récit actualise en permanence notre situation dans le temps et dans le monde. »
Sylvie Camet se méfie des enfermements. « Ma préoccupation est celle du changement de regard, celui qui nous contraint à ne pas considérer nos pratiques comme des absolus mais comme des conditionnements (…) Dédaigner l’idée d’un moi puissamment homogène et donc souverain », écrit-elle.
Le prochain roman d’Omar Youssef Souleimane pose l’idée que dans une situation difficile, en l’occurrence avoir fui la Syrie en guerre et une société corsetée, le sourire peut se révéler identité : affirmer son bonheur devient un acte éthique et politique.
Elitza Gueorguieva cherche elle aussi à s’émanciper des identités auxquelles on nous assigne. Son expérience d’atelier autour du plurilinguisme tente de creuser ces questions : « Comment faire de la contrainte de la langue étrangère une force ? Comment cultiver l’étrangeté au lieu de la lisser ? »

Que se passe-t-il ailleurs ?

Ella Balaert, dont la résidence à la médiathèque de Dammarie-les-Lys est placée sous le signe de la rencontre, propose plusieurs rendez-vous au fil des mois.

Ultimes traces de la résidence de Mariannick Bellot à la médiathèque des Hautes-Garennes de Palaiseau, ces documents audio issus d’une rencontre avec l’écrivain Georges-Olivier Châteaureynaud.

Nawel Ben Kraïem, basée à FGO-Barbara (Paris), proposait une conversation avec deux autrices également en résidence, Fatima Daas et Grace Ly, à revivre en vidéo : Regards croisés.

Depuis la médiathèque de Saint-Cloud, Raphaèle Bernard-Bacot met des couleurs au jardin en atelier. Un film illustré, à partir des témoignages de onze personnes âgées, vient parachever son parcours : Mémoires de jardins.

Élodie Brondoni feuillette au lycée Notre-Dame-de-la-Compassion de Pontoise les cinq étapes de ses aventures textuelles et graphiques avec les élèves.

Sylvie Camet poursuit, depuis le tiers-lieu Faire-Liens (Paris), son journal avec à chaque fois un texte, une image et une citation en regard. Ses ateliers ont pour thème « Les héroïsmes du quotidien ».

On lira les deux premières chroniques de Louise Chennevière au Sample (Bagnolet) : il n’est pas évident d’écrire sur un travail en cours.

Pierre-Vincent Chapus présentait son spectacle Sonos à la Ferme du Bonheur de Nanterre, associé au centre d’accueil de jour de Gagny : une nouvelle histoire de pertes, de désirs et de musiques fantômes.

Fatima Daas invitait l’autrice, chanteuse et compositrice Seynabou Sonko à rencontrer les élèves du lycée Lavoisier (Paris).

Le club de lecture de Joffrine Donnadieu sur les nouvelles fantastiques s’est poursuivi à la librairie Paroles de St-Mandé. Une restitution est annoncée le 7 juin.

Louise Emö, qui occupe l’espace Germinal à Fosses, propose ce deuxième extrait de sa pièce de théâtre Surface de réparation, croisant l’univers du football et celui de la tragédie classique.

Dans le Pays de Nemours, Emmanuelle Favier multiplie les rencontres, lectures, promenades autour de la préhistoire, qu’on retrouve en textes et en images. Plusieurs soirées sont prévues en juin pour clore la résidence.

Catherine Froment a repris ses performances à la basilique de Saint-Denis avec son projet intitulé la Vallée des Reines : avant-dernière visiteuse venue de l’au-delà, on retrouve Catherine de Médicis en vidéo.

Elitza Gueorguieva poursuit un cycle de rencontres à l’INALCO (Paris) avec des écrivaines qui partagent avec elle le fait d’être translingues, passées de leur langue maternelle au français, langue d’écriture. A retrouver en vidéo : écrire translingue, Aliona Gloukhova, Élise Goldberg et Négar Djavadi. Parallèlement, on découvrira son travail en atelier avec les étudiants.

Marie Hermet publie le texte de sa conférence sur la traduction au Centre culturel irlandais (Paris). Ainsi que de précieuses traces d’atelier de traduction « non académique ». Une rencontre avec l’auteur irlandais Dermot Bolger est venue clore la résidence, dont on lira un extrait traduit du recueil The Venice Suite.

Gwen Le Gac prend appui sur la carte postale pour son atelier croisé avec les usagers d’Emmaüs Solidarité du Pré-St-Gervais et la classe des enfants allophones de l’école élémentaire Pierre-Brossolette. Cela donne deux vidéos : Un monde sans fin et Devinez qui vous écrit. Voir aussi ce parcours d’exposition dans la ville.

Dernière rencontre proposée par Chiara Mezzalama à la librairie La Tête ailleurs (Paris), cette lecture musicale de son Jardin persan, qui raconte son enfance en Iran durant la Révolution islamique.

Éric Pessan termine ses chroniques depuis le lycée Émile-Dubois (Paris) : cela donne une musique répétitive, des surprises, car de toute façon rien ne se déroule comme prévu. Il conclut par cette note d’optimisme résolu : Devenir écrivain.

On retrouvera le programme de Lucie Rico à L’étoile du nord (Paris), en attendant des éléments à venir.

Ingrid Seyman a débuté son atelier au lycée Marcel-Deprez (Paris) avec Tous les garçons et une fille de leur âge, première chronique.

Vivre ensemble : c’est le nom de l’atelier d’Omar Youssef Souleimane chez Racines et Horizons (Argenteuil), qui compte déjà six épisodes. Lire par exemple Ma langue, mon univers, mon pays.

Sufo Sufo, basé à la Fontaine aux Images de Clichy-sous-Bois, nous offre un extrait de son texte en cours d’écriture : Au nom de ce que je raconte.

Lucie Vérot au lycée Maurice-Utrillo (Stains) retrace une sortie à la Ferme urbaine de Saint-Denis - Zone Sensible, ainsi que la représentation de sa pièce Prouve-le, une histoire virale.

« Les traductions des autres » : nouvelles soirées du cycle proposé par Bénédicte Vilgrain à la librairie Texture (Paris), à écouter, avec de nombreux invités parmi lesquels Céline Bernadac, Thomas Lion, Sabine Macher et Mathieu Provansal.

30 mai 2024
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