Cuisine créative
Hiver et début de printemps ont été rudes, et leurs violons monotones.
Alors il faut retourner à la cuisine, à la tambouille, au chaudron de la création.
Pour que les confits se déconfinent.
Grâce à Lise Benincà c’est à peine si l’on a ressenti les restrictions sanitaires au lycée hôtelier Château des Coudraies (Étiolles). Après l’avoir suivie au restaurant puis au spectacle, on la voit inciter les élèves à pétrir du Perec, à faire slamer les pêches ou à chercher dans la poire le souvenir d’icelle.
Quant à Édith Azam & Pierre Soletti, hébergés par l’association les Lemms (Paris 18), ils mitonnent d’exquis petits poèmes à emporter, entre midi et deux. Poèmes en boulettes ou en paupiettes : servez-vous sans modération.
Journaux et ateliers ont toujours été une bonne façon de retourner aux fourneaux.
La preuve avec Julien Thèves à l’ESCA (Asnières) dont le journal en immersion sonde les émotions qui traversent les êtres et les lieux. Les élèves comédiens se révèlent aussi très doués à l’écrit.
Maud Thiria (médiathèques de l’APHP) questionne sensible le bruit infini du silence à l’hôpital Bretonneau, service de gériatrie.
« La situation m’échappe complètement — comme à tout le monde, n’est-ce pas ? » C’est Antonin Crenn qui parle dans sa chronique mensuelle à péripéties depuis le lycée Charles-de-Gaulle (Paris 20).
Des traces des ateliers de Marie Cosnay aux environs de Clichy-sous-Bois, accueillie par les Ateliers Médicis, sont parues ici, autour d’Ovide et des migrants.
À part ça, quelques nouvelles croustillantes :
Emmanuelle Destremau alias Ruppert Pupkin, en compagnonnage avec les Bibliothèques de Montreuil, a réalisé avec des élèves l’adaptation d’une pièce créée par sa compagnie. Elle propose un stage autour de son projet Monologue pour un jeu vidéo.
Une exposition de Romain Dutter à l’Institut des hautes études de l’Amérique latine (Aubervilliers) débute ce 18 mai autour des graffitis politiques en Amérique latine.
Jean-Marc Fiess se plaît toujours dans les écoles de Paris 18 avec ses ateliers pop-up, où il invite Marie-Rose Guarnieri de la librairie des Abbesses, ou encore Alix Willaert des éditions Albin Michel.
Carole Fives à la médiathèque du Kremlin-Bicêtre nous montre des extraits du film en cours, Techniques libres, avec des lycéens en option Arts plastiques. Elle conversait avec le peintre et écrivain Marc Molk sur la « convalescence de la peinture ».
Sabyl Ghoussoub (librairie Atout Livre, Paris 12) nous fait part de ses difficultés face au numérique avec le texte Baldwin, Beckett et le numérique.
Ameziane Kezzar, depuis le Centre culturel franco-berbère (Drancy), propose de brèves chroniques entre les deux rives de la Méditerranée, entre Paris et Kabylie : lire Julie, Le rêve français ou encore Le retour.
Les affaires reprennent pour Sabine Macher à la librairie l’Arbre du Voyageur (Paris 5), avec une soirée en compagnie de Barbara Manzetti. On se souvient de ce conte une fois une orange versé au dossier Confinement bis.
Tandis que Gilles Marchand, basé à l’Etoile du Nord à Paris, passait du contact au cas contact.
Emmanuel Moses propose aux étudiants l’Université de Cergy-Pontoise ces Contes ramassés ici et là en trois épisodes, partition à performer en dialogue.
Nouvelles publications de l’Abécéd’Air et de Feu d’Anne Mulpas, en résidence à la Maison de la Poésie de Paris, avec cette Porte en ouverture. Paraissent aussi des extraits de son journal La carne de bord, explosif et virevoltant.
Faustine Noguès, avec la Cie Le Temps de Vivre (Colombes), présente des traces de ses ateliers dans le cadre du projet Graines de conteurs. Elle nous livre des extraits de sa pièce de théâtre Moi c’est Talia.
Catherine Pinguet conclut à la galerie Aller Simple (Longjumeau) avec la publication du Maraudeur galactique, livre-hommage à l’artiste et poète uruguayen Carmelo Arden Quin.
« Ne t’éloigne pas de toi si tu veux aller loin. » À découvrir, le poème Pleine présence de Kouam Tawa chez le Collectif 12 (Mantes-la-Jolie).
Adrien Thiot-Rader présente le premier projet pour la signalétique qu’il mettra en place à la médiathèque de Dammarie-les-Lys.
Fin de l’entretien pour Cécile Wajsbrot avec le libraire de Vendredi (Paris 9), sans oublier les réflexions de Michelle Szkilnik autour de l’ancien français. En attendant un très attendu cycle de rencontres en juin sur les liens entre littérature et traduction.
Noter aussi les lectures publiques de deux pièces de théâtre écrites en résidence :
La Terre entre les mondes de Métie Navajo, samedi 29 mai à 15h, théâtre Jean-Vilar, Vitry-sur-Seine.
Wunderkind de Simon Diard, dimanche 6 juin à 16h, Théâtre Ouvert, Paris 20.
Quinze nouveaux lauréats
entament une résidence d’écrivain dans le cadre du dispositif de la Région Île-de-France.
À commencer par Benoit D’Afrique à la maison des Jardies (Sèvres, 92) qui nous offre en introduction ce Papier, printemps, oiseaux., trois mots qui mènent ses « émotions éruptives »,
et par Irène Jonas au château Rosa Bonheur (Thomery, 77) qui travaillera sur la figure de l’artiste féministe du XIXe siècle. Elle publie le premier épisode (l’enfance) des « Aventures de Rosa Bonheur au pays des bêtes ou la petite fille aux pinceaux ».
Il y a aussi :
Yann Apperry & Judith Perrignon au Samu social (Paris 12) partageront avec les résidents du centre d’hébergement d’urgence Popincourt à propos de l’errance, de l’exil et de la précarité.
Cécile Balavoine à la librairie Maruani (Paris 13) se focalisera sur la mémoire sonore, les souvenirs et les émotions liées aux sensations et perceptions musicales.
Patrick Bard au théâtre de Bligny (Briis-sous-Forges, 91), implanté dans un centre hospitalier, travaillera avec les patients et soignants de l’hôpital, notamment sur les liens entre écriture et photographie.
Caroline Boidé à la Maison de l’Amérique latine (Paris 7) travaillera autour des œuvres de l’écrivain chilien Luis Sepúlveda et de la poète Carmen Yáñez.
Mehdi Charef au musée national de l’histoire de l’Immigration (Paris 12) prolongera la dimension autobiographique de son œuvre à travers divers projets.
Jérôme Dubois accompagnera le festival de BD Formula Bula (Paris 10), avec un travail sur la question de l’isolement.
Valérian Guillaume animera ateliers d’écriture et stages de pratique théâtrale aux lycées de Noisiel (77).
Alexandre Lenot à la librairie la Régulière (Paris 18) initiera avec les habitants un projet intitulé « La Goutte-d’Or, mode d’emploi ».
Marc Perrin à la Maison de la Philo (Romainville, 93) prolongera son travail sur Spinoza aux frontières du poétique, du philosophique et du romanesque.
Marianne Rubinstein à la librairie Le Divan (Paris 15) explorera le futur en prenant appui sur la littérature et les sciences sociales.
Karin Serres au CNES (Paris 1) partagera la construction de son personnage d’exploratrice spatiale, en quête d’autres formes de vie.
Yekta à l’Espace Andrée-Chedid (Issy-les-Moulineaux, 92) porte son projet sur les dimensions spatiales de l’existence, explorant en atelier différents types d’expressions poétiques.
Un menu prometteur.